mardi 29 décembre 2009

Hilary Swank

Cinq ans après son Oscar pour «Boys don't cry», Hilary Swank tutoie une nouvelle fois les sommets avec son rôle de boxeuse dans «Million Dollar Baby», le nouveau et bouleversant film de Clint Eastwood.

Quel entraînement avez-vous suivi?
Côté sportif, j'ai dû pratiquer deux heures et demie de boxe ainsi que deux heures d'haltères six jours par semaine pendant trois mois. Par chance, j'ai toujours été sportive, et ça ne m'a pas du tout gênée. En revanche, pour tenir le coup, j'ai également suivi le régime alimentaire des athlètes de haut niveau, soit 210 grammes quotidiens de protéines, un repas toutes les heures et demie pour les assimiler, et jusqu'à douze oeufs espacés au cours de chaque repas. Ajoutez à cela de l'huile de lin pour arroser le tout, et vous obtiendrez une des pires expériences qui puissent se vivre!

Certes, mais vous vous êtes sculpté un corps hallucinant.
Neuf kilos de muscles, c'est vrai que ça ne passe pas inaperçu. Mais je vous jure que c'était une torture, d'autant que je devais absolument dormir neuf heures par nuit, et que je devais me réveiller à intervalles réguliers pour avaler des protéines supplémentaires.

Plus précisément, comment se sont déroulées les leçons de boxe?

La première fois que j'ai affronté un partenaire d'entraînement, je lui ai demandé pardon, ce qui a rendu mon coach fou de rage. Puis je me suis habituée, et quand je faisais saigner quelques nez, je ne m'excusais plus du tout. Sinon, je croyais au départ que des rounds de trois minutes, c'était facile. Sauf qu'à mi-parcours de mon deuxième round, j'ai failli vomir. Il fallait frapper, esquiver, frapper encore, esquiver sans cesse... C'est absolument éreintant, et je pense que «Million Dollar Baby» modifiera pour toujours le regard que certaines personnes portent sur les boxeur
s.

Justement, avant le film, quelle était votre attitude envers ce sport?

Je m'en fichais. Je ne voyais pas l'intérêt de se taper dessus jusqu'à l'évanouissement. Mais aujourd'hui, je réalise qu'un combat de boxe est en réalité aussi cérébral et sophistiqué qu'une partie d'échecs: on évalue les forces et les faiblesses de l'adversaire, on anticipe sa stratégie, on prépare ses coups plusieurs minutes à l'avance. En fait, on se sert au moins autant de son cerveau que de son physique.

Après «Boys don't Cry» qui vous a valu l'Oscar, vous incarnez un nouveau personnage aux antipodes de la «féminité»...
C'est vrai, ma Maggie Fitzgerald est contaminée par la «virilité» ambiante de son sport, mais son vrai point commun avec l'héroïne de «Boys don't Cry», c'est qu'il s'agit d'une personne de condition modeste, prête à tout pour prouver qu'elle existe non seulement par rapport au regard des autres, mais surtout vis-à-vis d'elle même. Par ailleurs, le scénario réserve des surprises qui montrent bien qu'elle est une femme à 100%.

Que retirez-vous d'avoir été dirigée par Clint Eastwood?

D'abord, la fierté immense d'avoir été choisie par lui.Après «Boys don't Cry», on ne m'a guère proposé de rôles qui représentaient un défi, et je commençais à désespérer quand cet homme que j'admirais depuis toujours m'a contactée. J'ai alors cru à un miracle, j'ai dû surmonter la timidité paralysante que je ressentais en sa présence, et je lui ai donné davantage qu'à n'importe quel autre metteur en scène. J’espère de toute mon âme que je ne l'ai pas déçu.[Hilary Swank wurde interviewt von Benjamin Cardozo]

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